Fulgence Ménard a rendu son dernier soupir lundi soir à l’hôpital de Cowansville. Il avait 87 ans. Ceux qui ont connu le natif de cette petite ville de la Montérégie n’avaient que de bons mots à son encontre. Homme ne rechignant jamais à la tâche, le défunt est décrit comme quelqu’un qui avait autant le sens des affaires que de l’humain.
Le maire d’Ange-Gardien, Yvan Pinsonneault, qui est entré dans cette compagnie en 1979 et y travaille toujours comme gestionnaire, en avait beaucoup à dire à son sujet. «C’est un honneur pour moi d’avoir été un de ses employés. C’était un grand bâtisseur qui a fait rayonner notre municipalité au-delà des frontières. Il y a trois Ange-Gardien au Québec, mais quand on parlait de Fulgence Ménard, on savait de quel Ange-Gardien il s’agissait...» Des trémolos dans la voix, le premier magistrat se souviendra aussi du dirigeant qui tenait en haute estime le respect et s’impliquait beaucoup dans la communauté. «F. Ménard, c’était surtout une grande famille. Ses employés, ses fournisseurs, les éleveurs associés, tous avaient cette impression. On avait tout le temps ce sentiment avec lui.»
Un homme discret
La discrétion est un autre mot qui revient dans la bouche de ceux qui ont croisé sa route. «Il n’aimait pas être sous les projecteurs», confirme Rosaire Houle, lui aussi très ébranlé par sa mort. Et pour cause : «On est nés dans le même rang. On se connaissait depuis très longtemps», raconte celui qui fut maire d’Ange-Gardien pendant 30 ans, mais aussi un des éleveurs associés du fleuron gardangeois. «Il avait un vrai sens des affaires, il était beaucoup dans l’analyse, mais ce n’était pas un vantard», poursuit la figure locale.
Humble et discret, Fulgence Ménard était un modèle pour beaucoup, à en croire Richard Bilodeau, lui aussi familier de l’univers bâti par cet homme de peu de mots. «Je suis entré en 1993 comme nutritionniste, avant d’occuper différents postes», précise l’actuel vice-président pour les productions porcines chez F. Ménard, division d'Olymel (qui a fait l’acquisition de F. Ménard en 2020). «J’ai travaillé quelques années avec lui. C’était un homme qui inspirait beaucoup les gens par son ardeur au travail, son sens de l’honnêteté et de l’intégrité, mais également son sentiment d’appartenance à la famille. Il n’aimait pas faire parler de lui, mais il savait transmettre ses valeurs par l’exemple. Il a été un mentor pour les gens de ma génération. On peut dire qu’il avait le pif pour les bonnes affaires, il savait saisir les bonnes opportunités. Ce qu’il a réussi à bâtir le prouve.»